top of page

Le Bauhaus

Ecole d’art et d’architecture fondée en 1919 à Weimar, le Bauhaus, malgré seulement  quatorze ans d’activité, a connu une résonnance sans pareille durant tout le XX° siècle et continue à fasciner encore aujourd’hui.

Lieu de synthèse des avant-gardes, il a été un catalyseur d’attitudes novatrices dans de nombreux domaines : l’architecture, le design, la peinture, la photographie, les arts du spectacle. Mais il a été aussi un modèle d’expérimentation pédagogique, de vie communautaire et de fantaisie créative.

Véritable école de la créativité, le Bauhaus voulait inventer l’avenir, être porteur non seulement de techniques et de formes nouvelles, mais de comportements nouveaux.

Sa fermeture définitive à Berlin en 1933 ne l’a pas empêché de «  renaître » en particulier aux Etats-Unis, grâce à des enseignants hors pair et des architectes prestigieux.

Agnès Ghénassia

index.png

 

 

​Le Bauhaus est une école atypique née en Allemagne au lendemain de la Première Guerre mondiale à Weimar, réunissant l’école des arts décoratifs et l’académie des beaux-arts sous l’impulsion d’Henry van de Velde, peintre, architecte et décorateur belge et de Walter Gropius, architecte et designer allemand.

Gropius premier Directeur de l’école  rédige en 1919 un manifeste du Bauhaus dans lequel il écrit : “Le but final de toute activité plastique est la construction ! Architectes, sculpteurs, peintres ; nous devons tous revenir au travail artisanal, parce qu’il n’y a pas d’art professionnel. Il n’existe aucune différence essentielle entre l’artiste et l’artisan. Voulons, concevons et créons ensemble la nouvelle construction de l’avenir, qui embrassera tout en une seule forme : architecture, art plastique et peinture.

250px-WalterGropius-1919.jpg

Walter Gropius

 

L’école est divisée en ateliers dirigés conjointement par un artiste et par un artisan. La pluridisciplinarité sans hiérachie est le cœur du projet du Bauhaus : arts du métal, du verre, du bois, du textile, mais aussi photographie, danse, etc De grands artistes, sans aucune distinction de discipline ou de nationalité. enseignèrent au Bauhaus. Parmi les plus connus figurent les architectes et designers  Marcel Breuer ou Ludwig Hilberseimer, les peintres Vassilly Kandinsky, Josef Albers, Johannes Itten, Paul Klee, le sculpteur Lyonel Feininger le photographe László Moholy-Nagy, des créateurs polymorphes comme Oskar Schlemmer qui était à la fois peintre, mais aussi scénographe pour le théâtre et pour la danse.

 

Le Bauhaus n’est donc pas un courant stylistique mais l’esprit dans lequel créent maîtres et élèves forge néanmoins une esthétique commune, faite de simplicité, d’élégance dépouillée et de fonctionnalisme. La volonté du Bauhaus est de produire des objets universels, qui transcendent les frontières et les classes sociales. Lieu de débat, le Bauhaus est alors traversé par tous les grands courants avant-gardistes qui animent l’Europe de l’entre-deux guerres. Mais dès 1924, cette ruche artistique est secouée par les affres de l’histoire : le gouvernement social-démocrate de la région de Weimar perd les élections et le Bauhaus, qui voit ses subventions divisées par trois, doit se dissoudre.

 

L’école s’installe alors dans la ville industrielle de Dessau et construit un nouveau bâtiment. Beaucoup plus politisée et tournée vers le social, l’école s’intéresse de plus en plus à l’architecture et en 1930, Mies van der Rohe devient son nouveau directeur. Mais la montée du nazisme ne lui laissera pas le temps de mettre en œuvre toutes les réformes qu’il souhaitait. En 1932, le Bauhaus doit à nouveau fermer et quitter Dessau. Il renaît une dernière fois à Berlin pour une période de courte durée, à laquelle mettront fin définitivement les nazis, condamnant le Bauhaus au même titre que “l’art dégénéré”. Ses membres émigrent pour la plupart aux Etats-Unis mais aussi à Tel Aviv, avant même la naissance de l’État d’Israël, où ils construiront des milliers de bâtiment dans le style inventé en Allemagne.

Aujourd’hui, le mot “Bauhaus” est souvent employé à toutes les sauces. À Tel Aviv, qui fêtait en 2009 ses cent ans, on a tendance à parler de Bauhaus pour n’importe quel immeuble à l’architecture un peu épurée ou géométrique… Les architectes contemporains revendiquent ou citent fréquemment l’héritage de ce mouvement, eux qui ne disent pas Mies van der Rohe mais simplement “Mies” pour désigner un de leurs dieux, de la même façon qu’ils disent “Corbu” pour Le Corbusier. Simple coquetterie ou signe que le Bauhaus est toujours vivant ! Paradoxalement, ce sont surtout les architectes qui font vivre la légende du Bauhaus alors que l’atelier d’architecture de l’école n’a été ouvert qu’en 1927, soit six ans avant la fermeture définitive de cette dernière par les nazis. De plus, on voit dans le Bauhaus “l’atelier de la modernité” alors que son aventure n’aura duré que 14 ans. Si le Bauhaus est une sorte de mythe, c’est d’une part qu’il est l’un des épisodes les plus glorieux du vieux rêve d’un “art total” et d’autre part que son histoire, entre les deux plus grandes guerres de l’histoire, a les couleurs de la légende. La renommée de ceux qui y enseignèrent a également beaucoup compté pour sa postérité.

Au niveau stylistique, les créations du Bauhaus ont favorisé l’éclosion ce que l’on a appelé un “style international” en architecture, privilégiant l’utilisation du verre et de l’acier pour des bâtiments sobres et fonctionnels. Ce courant s’est considérablement développé aux Etats-Unis, avec l’arrivée de Mies van der Rohe à Chicago. C’est surtout ce Bauhaus-là dont s’inspirent encore les architectes d’aujourd’hui. Mais, si l’on se réfère à l’esprit de l’école, sont héritiers du Bauhaus tous ceux qui cherchent encore aujourd’hui à unifier l’art et l’artisanat pour les rendre accessibles au plus grand nombre. Philippe Starck, héritier du Bauhaus ?

Chaise-Wassily-de-Marcel-Breuer.jpg
images.jpg
index.jpg
bauhaus 5.jpg
bauhaus.jpg

Comité de jumelage Pertuis Herborn - mairie de Pertuis 84120 Pertuis France

bottom of page